De la séparation à la reconstruction : ce que Tanguy Frecon a appris de son premier projet entrepreneurial

Conversation avec Tanguy Frecon, CEO de Prolong.

Quand l’histoire entre associés commence à dérailler, on peut ruminer, se taire ou sinon chercher à avancer. C’est ce que Tanguy et ses deux cofondateurs ont tenté de faire, en faisant appel à un accompagnement extérieur. Et même si l’aventure s’est terminée pour lui, ce travail leur a permis de sortir par le haut — et de préparer la suite sans regret.

Le début de la fin… ou le début d’autre chose

“On sentait une forme de crispation s’installer.”, dit Tanguy sans détour. Les tensions entre associés montent. Le flou s’installe sur les rôles mais surtout les modes de fonctionnement. Le trio sent qu’il est à la croisée des chemins.

C’est à ce moment-là qu’ils croisent la route de Foucauld, via l’accélérateur Wilco.

L’objectif : apaiser les tensions croissantes. Prendre du recul sur l’association, poser les bonnes questions, remettre à plat les rôles et responsabilités de chacun. Et surtout, mettre tout ça par écrit.

“Penser et dire les choses, c’est bien. Mais les écrire, c’est encore mieux.”

Prendre de la hauteur… même quand ça fait mal

Le travail s’étale sur plusieurs mois. Une sorte de respiration dans une période tendue. “C’est un bon palliatif d’avoir Foucauld”, confie Tanguy.

“Il m’a aidé à prendre du recul dans une situation où j’étais chargé d’émotions.”

Malgré les efforts, la séparation devient inévitable. Mais elle se fait proprement. “Sans prise de décision, on allait droit dans le mur.” Tanguy saisit l’opportunité de partir par la grande porte. “Avec le recul, je me rends compte que c’était vraiment le bon choix pour moi, pour nous. Ce qui a déconné, ce n’est pas moi, ce n’est pas eux : c’est l’association.”

Savoir dire stop… pour mieux recommencer

Tanguy quitte l’aventure en septembre 2022. Quelques mois plus tard, il cofonde Prolong, avec quatre nouveaux associés. Et là, surprise : il n’applique pas du tout l’idée reçue du “plus jamais d’associés”. Au contraire, il monte une nouvelle équipe composée de 4 associés !

L’expérience avec Human Boost a laissé des traces positives. Il ressort la matrice des rôles, les outils de vision partagée, les routines de gouvernance. “C’était génial.” Aujourd’hui, dans sa nouvelle boîte, il veut même aller plus loin : mettre en place un coaching mensuel, organiser les réunions, structurer les moments d’alignement. Parce qu’il a compris une chose essentielle : une équipe d’associés, ça se construit, ça s’entretient, ça se soigne.

Repenser la relation d’associé

Savoir qui fait quoi. Nommer les désalignements. Accepter les différences, et ne pas chercher à être tous pareils. “C’est bien qu’on ne soit pas tous les mêmes”, insiste Tanguy. Mais encore faut-il savoir le dire. Et apprendre à fonctionner ensemble.

Chez Prolong, la priorité n’est pas que la boîte tourne. C’est que les gens tournent bien entre eux. “On ne parle pas que de business, on prend le temps de se demander comment chacun va. Et parfois ça ne va pas, donc c’est bien de poser la question.”

Parmi les apprentissages clés, il y en a un qui revient souvent : “prendre sa place, toute sa place, mais rien que sa place” — une citation empruntée à Mathieu Langeard.

Et maintenant ?

Tanguy ne regrette rien. “Si c’était à refaire, on le referait.” L’accompagnement de Human Boost n’a pas sauvé l’association, parfois les différents sont trop importants. Mais il a permis de la comprendre, de la traverser et de rebondir sans traumatisme.

Et aujourd’hui, il en est convaincu : accompagner les équipes d’associés, c’est aussi important que le produit ou le marché.

“Être entrepreneur, c’est du sport de haut niveau. Il y a beaucoup d’émotionnel dans ce qu’on construit. Et parfois, ce dont on a besoin, ce n’est pas d’un expert, mais d’un espace.”